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L’Australie, l’eldorado qui n’en est plus un

L’Australie est la destination à la mode chez les jeunes ces dernières années, grâce au Working Holiday Visa. Ce visa permet à leur titulaire de rester une année sur le territoire australien tout en travaillant dans le secteur qu’il souhaite (vous trouverez plus d’infos ici).

Si l’Australie est si populaire c’est grâce à son soleil, ses paysages, sa langue mais aussi ses salaires élevés,  son taux de chômage très bas et sa réputation d’eldorado. Mais est ce encore toujours le cas ?

Les médias, des acteurs majeurs

La question que je me pose est : Pourquoi? Pourquoi pouvons-nous entendre et lire que l’Australie est un eldorado un peu partout ? La réponse : Les medias. En effet, les médias jouent un très grand rôle dans l’opinion des gens. Nous n’avons aucun contact avec l’autre bout du monde. Sans les médias nous ne saurions rien de l’Australie et du monde en général. Nous ne saurions même pas ce qui se passe dans notre propre pays. Seuls les médias permettent de prendre connaissance de l’actualité dans le monde et de la santé économique des différents pays.

Des reportages à sens unique

Si les médias disent que l’Australie est un eldorado au niveau de l’emploi, alors dans nos discussions nous parlerons nous aussi d’Eldorado. Les jeunes se ruent alors là-bas en espérant trouver emploi et belle vie. Et si les médias disaient le contraire ? Que l’Australie n’est pas un pays où il faut tenter sa chance, que certaines personnes se font exploiter, qu’il est difficile de trouver du travail, etc… Est ce que l’Australie attirerait autant de monde ? Pas sûr.

L’image ci-dessous illustre très bien de ce que pensent les français de l’Australie

 job de reve en australie

Source

Faut-il faire confiance aux médias ?

Les reportages des chaines de télévision sont toujours les mêmes, ou presque, comme celui ci. Nous voyons toujours une personne venue s’installer en Australie, ayant ouvert son entreprise ou qui a été engagé à un très bon poste. Même si  parfois les médias filment d’autres cas, comme une française en irrégularité au niveau de son visa, ou une personne ayant du mal à trouver un travail, les conclusions sont toujours bonnes. Nous allons voir la pauvre fille en pleur qu’on allait presque plaindre car sans papier, se faisant exploiter. Mais cette pauvre fille avait tout de même une maison avec un bateau dans son garage (oui elle a même un garage) et un salaire bien plus élevé que le SMIC français. Bref, on a vu pire comme situation…

Dans tous les cas, une fois sur place votre discours changera surement. Du moins, le mien a changé. D’ailleurs vous pouvez rencontrer sur le net de plus en plus de backpacker qui ne croient plus à l’eldorado australien.

Plus de concurrence et des australiens qui profitent du système.

Si l’Australie a été un eldorado il y a quelques années, ça ne l’est clairement plus. Le chômage augmente, c’est un fait. Il a atteint en Janvier 2014 un taux de 6%. Cela reste faible comparé à la France, mais l’Australie n’avait plus connu un taux de chômage aussi élevé depuis 2003.

evolution de la courbe du chomage en australie

Source

Une concurrence de plus en plus féroce et déloyale

La faute n’est pas due aux offres d’emplois moins nombreuses mais aux working holiday visa de plus en plus desservis par le gouvernement, notamment dans les pays asiatiques. Les employeurs en profitent en surexploitant ces personnes. Les Australiens préfèrent engager des asiatiques qu’ils payeront au noir beaucoup moins cher qu’un européen ou un australien. J’ai rencontré une taïwanaise près de Waikerie qui travaillait dans le fruitpicking pour 10$ de l’heure (quand le SMIC est presque à 15$).

Mais dans ces cas là, on pourrait se demander pourquoi les asiatiques ne disent-ils rien ? Tout simplement parce qu’ils ont un travail. Dix dollars de l’heure c’est tout de même énorme par rapport au salaire de leur pays.

fruitpicking

Source

Vous trouverez beaucoup de travail au noir, que ce soit dans les fermes, dans les restaurants ou autres petits boulots. J’ai fais 3 postes différents, dont 2 étaient payés au noir. Le 3eme était une grande entreprise (Avis pour ne pas la citer), donc logiquement j’avais un contrat.

Du coup, les emplois commencent à se faire rares. Si les australiens ont besoin de main d’œuvre dans l’agriculture, les backpackers se tournent beaucoup plus vers d’autres métiers, notamment dans la restauration où les conditions de travail sont nettement moins difficiles. Il est donc très dur, mais loin d’être impossible en raison du grand turn over (il faut être là au bon moment), de trouver ce type d’emploi, surtout dans les grandes villes.

Des australiens qui commencent à râler

Les premières personnes qui pâtissent de cette situation sont les jeunes australiens. Ces étudiants aimeraient bien effectuer des petits boulots le weekend end ou après l’école pour se faire un peu d’argent et payer leurs études.
J’ai rencontré quelques jeunes qui ne voyaient pas d’un bon œil toute cette immigration qui leur « volait » leur job, ce que je peux comprendre. Le taux de chômage des moins de 25 ans a même dépassé le seuil des 12% en janvier 2014.

Un sponsorship, une étape incontournable pour faire carrière en Australie

Vous avez eu la chance de trouver un métier qui vous plait et qui correspond à vos compétences. Sachez qu’au bout de 6 mois, avec un Working Holiday Visa, votre employeur ne pourra pas vous garder. En effet, le WHV ne permet pas de rester plus de 6 mois au sein de la même entreprise.

Si vous souhaitez poursuivre votre job en Australie pour quelques années, vous devrez obtenir le visa sponsorship. Une autre difficulté commence, car les démarches administratives ne sont pas aussi simples que l’obtention du WHV. De plus, le sponsorship demande plusieurs critères spécifiques et a un coût pour l’entreprise. En plus du prix du visa, l’entreprise devra vous verser un salaire minimum de 53 900 $.

Sachez que le coût du visa pour vous est de 1035$, et il vous faudra obligatoirement une assurance santé. Vous trouverez un comparatif d’assurance ici.

Vous pouvez retrouver tous les critères pour l’obtention du visa pour vous et l’entreprise qui vous embauche sur le site du gouvernement australien.

L’objectif n’est pas de vous décourager, mais de vous dire les choses telles que je les perçois. Bien sur, vous trouverez toujours des personnes qui ont réussi rapidement à obtenir un sponsorship. Mais ces personnes font parties d’une très petite minorité.

Tout n’est pas si noir

Le constat que je dresse semble bien sombre, mais rassurez vous il est toujours possible de trouver des Sponsorship. D’ailleurs le gouvernement n’a pas pas diminué le nombre de visa accordé comme le montre le graphique ci-dessous :

evolution du nombre de working holiday visa accordé en australie

Source

Par contre, ce visa est loin d’être accordé aux français en majorité, avec environ 1500 visas accordés contre presque 12 000 pour l’Inde et le Royaume Uni. Les français ont même mauvaise réputation comme j’ai pu le voir à Exmouth ou des affiches étaient affichées en français dans une boutique de presse et une laverie automatique, qui disaient que nous étions surveillés, dans un français moyen.

reputation france australie

Attention, je me répète mais je ne dis pas qu’obtenir un visa longue durée et travailler en Australie est impossible. Je dis juste que ce n’est pas aussi facile qu’on pourrait nous le faire croire.
De plus, si vous faites un métier manuel, dans la construction, si vous êtes ingénieur informatique / réseau, ou cuisinier, vous pourrez trouver plus facilement un métier avec un salaire intéressant.

Pour ce qui est des petits jobs, je vous conseille de chercher dans les banlieues proches des grandes villes. La concurrence sera plus faible.

 Alors oui l’Australie est un pays merveilleux. J’espère que je n’ai pas détruit vos rêves. Par contre, si vous aviez en tête de partir en Australie avec un WHV pour vous y installer par la suite avec  un job dans votre branche et un très bon salaire, je vous conseille de vite redescendre sur Terre. Alors ce n’est pas impossible, mais ce n’est pas aussi facile que ça n’y parait… mais rien que pour ses paysages et les rencontres faites sur place, l’Australie vaut la peine d’être visité.

Et vous, qu’en pensez vous ? 

4 Responses to L’Australie, l’eldorado qui n’en est plus un

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